Un scientifique a passé 14 ans à analyser les photographies de la Joconde l’un des tableaux les plus célèbres du monde.
Une nouvelle étude high-tech de la Joconde de Léonard de Vinci suggère que le maître de la Renaissance a créé le tableau à partir d’une esquisse préparatoire inconnue jusqu’alors.
Les faibles traces d’un sous-dessin au fusain, visibles grâce à l’analyse multispectrale, témoignent de la technique du spolvero, dans laquelle l’artiste perce de minuscules trous le long des contours du dessin et utilise de la poussière de fusain pour transférer le dessin sur la toile.
Cette découverte, publiée par le scientifique Pascal Cotte dans la Revue du patrimoine culturel, a été réalisée après plus de 15 ans. En 2004, le Louvre a permis à Pascal Cotte de réaliser des scans photographiques de la Joconde, et il a passé les quinze dernières années à examiner inlassablement les quelque 1 650 images qui en ont résulté.
Avec son appareil photo à technologie Lumière, la « méthode d’amplification des couches » pionnière de M. Cotte est capable de détecter la lumière réfléchie sur 13 longueurs d’onde, en s’appuyant sur le travail de la photographie infrarouge, qui a déjà permis de rendre visibles à l’œil nu des détails cachés sous la surface d’un tableau.
Cotte a pu repérer les lignes de fusain sous-jacentes dans les zones plus claires du tableau en utilisant une combinaison de photographie proche infrarouge et de réflectographie infrarouge.
« Le système optique nous permet de voir des détails très fins et la haute sensibilité permet une très forte amplification du signal faible », a ajouté Mme Cotte. « Le spolvero sur le front et sur la main trahit un sous-dessin complet »
C’est la première fois qu’un spolvero est repéré dans le célèbre tableau, ce qui soulève la possibilité fascinante que, quelque part, il existe encore un dessin sur papier de la Joconde réalisé par la main de Léonard – et qu’il aurait une pose légèrement différente, comme le montre le sous-dessin, l’artiste a apporté des ajustements à la composition finale.
Le papier indique que le dessin a peut-être été utilisé pour créer d’autres copies du tableau, comme la version appartenant au Prado à Madrid.
Les recherches de Cotte ont révélé d’autres détails jusque-là invisibles, comme ce qui semble être une épingle à cheveux juste au-dessus de la tête de la Joconde – quelque chose qui n’aurait pas été à la mode à Florence au moment de la création du tableau. Cotte a déclaré à l’Express que l’épingle à cheveux suggère que le tableau n’était pas un portrait, mais une œuvre allégorique, ou la représentation d’une « femme irréelle, comme une déesse ».
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