Le film de Natalie Erika James sortira le 7 octobre et met en scène Emily Mortimer, Robyn Nevin et Bella Heathcote
Relic, le film d’angoisse de Natalie Erika James, sort le 7 octobre 2020. Blow est allé le voir en avant-première pour tout vous livrer. Il y a du positif et du négatif à dire sur le long-métrage de 1 heure 29. Mais il reste toutefois une belle découverte.
La mort, le sujet exploité tout au long du film
Edna, une dame très âgée vivant dans un terrain immensément grand, disparaît subitement. Sa fille, Kay et petite-fille, Sam, s’en informent et débarquent chez elle pour tenter de la retrouver. Elles entament des recherches avec le village et la police. Mais étrangement, la grand-mère, pieds-nus et en nuisette, réapparaît un jour sans savoir ce qu’il s’est réellement passé.

Produit par l’iconique acteur Jake Gyllenhaal, le film tourne autour de l’étrange secret que cache Edna, sur sa disparition. Relic nous plonge dans le difficile dilemme de faire confiance à la vieille dame atteint d’Alzheimer ou alors de se ranger au côté de sa famille. Ce long-métrage traite sans doute plus de la vieillesse et de la maladie que du paranormal. La couleur de l’image grise et terne nous fait ressentir le sentiment dépressif de l’action. Ici, Natalie Erika James s’attache énormément au déchirement d’une famille plutôt que du désir de nous faire sursauter.

Avec le sujet de l’Alzheimer comme thème central, la réalisatrice souhaite traiter des problèmes de fond auxquels énormément de personnes peuvent être confrontées. La réalisatrice voulait aussi aider les gens à « traiter l’expérience [de l’Alzheimer] d’une nouvelle manière ou à vaincre cette peur », déclarait-elle au Los Angeles Times. De plus, elle souhaitait remettre le sujet de la mort à sa place, comme la chose de commun entre tous les hommes, « Notre culture occidentale a un peu peur d’affronter cela », explique-t-elle au journal américain.
(Attention, cette partie de l’article contient des spoilers. Ces deux paragraphes sont donc réservés aux curieux qui ont déjà un avis sur le film ; les gens qui aiment se faire du mal sans l’avoir vu sont aussi les bienvenus. A vous de voir.)
Les points positifs
Au niveau du scénario, le film « Relic » se comprend facilement. Les références au sujet de la mort sont bien pensés. En effet, pour comprendre les sous-entendus cachés un peu partout dans le film, ayez l’œil attentif chers cinéphiles.
L’élément de la bougie, présent tout au long du film, signifie le temps qui passe, la maladie ou l’oubli. Un autre moment, c’est Edna qui fait directement allusion à sa maladie d’Alzheimer, en enterrant les albums photos dans la terre, comme si ses souvenirs disparaissaient au fil du temps. La vieillesse est quant à elle représentée par la moisissure, élément horrifique qui occupe la plupart des plans. Secondement, c’est aussi le réalisme imposant qui est à noter.
Ce qu’on ne retrouve pas dans la plupart des films dits « horreur », c’est ce réalisme dépressif que la réalisatrice met en scène. Même si le côté paranormal avec une présence étrange dans la maison touche au fantastique, la plus grosse partie du film met en avant le drame familial. D’autre part, le comportement bizarre de la grand-mère se rapproche assez bien des symptômes de l’Alzheimer (absence, violence, oublis…), ce qui renforce ce côté réaliste.
Pour le côté technique, certains plans tiennent du génie et place directement le spectateur dans un cauchemar claustrophobe. Lorsque Sam, la fille de Kay, se retrouve dans le dressing, il s’avère être un véritable labyrinthe étroit ; la tension est difficile à supporter. Nous pouvons dire que le film tient bien son ADN cinématographique en main.
Et le moins bien
Oui, s’il n’y avait pas de négatif, le plaisir de regarder ce film serait réduit à néant.
Premièrement, le film est maladroitement classé en tant qu’ « horreur/épouvante ». Néanmoins, le film ne s’inscrit pas dans les codes établis de l’horreur. Certes, bien des réalisateurs peuvent jouer avec ces codes, sans pour autant en sortir. Mais le film fait partie du deuxième cas. Il aurait sans doute fallu que le film soit classé en « film d’angoisse » que d’horreur. Ne voir apparaître aucun monstre ou ne ressentir aucun sursaut est malheureusement très décevant. Cependant, le désir de la réalisatrice de traiter de l’Alzheimer et de la vieillesse, ne serait pas paru crédible avec des scènes aspergées de sang et des monstres avec des gros crocs.
Deuxièmement, le film a adopté la mauvaise habitude de reprendre des idées récurrentes du cinéma d’horreur. La maison immense et hantée dans laquelle habite une personne possédé par une entité, est un scénario présent dans une longue liste de films. La possession d’un corps, dans les scénarios d’horreur, a trop souvent été exploitée, comme dans « The Hole in the Ground », « Get Out » ou même « Midnight Meat Train ». Nous comprenons l’envie de mettre à l’écran l’abandon physique et moral, mais tout de même.
« Relic » sort en France le 7 octobre 2020. Le casting rassemble Emily Mortimer dans le rôle de Kay, Robyn Nevin dans le rôle d’Edna, et enfin Bella Heathcote dans le rôle de Sam. « Relic » est un film à aller voir, au moins pour se faire son propre avis.
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