Marqué par les mêmes flows, gimmicks et adlibs de ses projets antérieurs. Dababy ne se demarque pas par son originalité sur « Blame It On Baby ».
Souvent raillé pour son flow relativement similaire d’un morceau à l’autre. Dababy a toujours su faire preuve de second degré lorsqu’il s’agissait de sa musique. Une auto-dérision qui entrera même dans le personnage de l’artiste lorsque dans « BOP » il rappait. « Ayy, when you gon’ switch the flow? I thought you’d never ask ». Très attendu par ses fans, le rappeur a été une nouvelle fois critiqué pour son manque d’originalité sur « Blame It On Baby ».
Une semaine après la sortie du projet, il est temps de juger, à froid, « Blame It On Baby ». Plongé dans un confinement à durée indéterminé, Dababy offrait vendredi son troisième album solo. Un projet dans lequel le rappeur de Charlotte arbore un masque de protection, une pochette simpliste mais qui annonce la couleur. The show must go on !
Si le visuel est plutôt réussi, l’intro donne le ton des 12 morceaux qui suivront. « Can’t Stop » délivre du Dababy « pur jus », le rappeur commence fort avec un banger entrainant. Gardant la recette de sa réussite, le morceau aurait sans aucun doute eu (comme beaucoup d’autres) sa place dans « Kirk ». Un morceau dans lequel il évoque sans vraiment de transition, sa famille, sa renommée, ainsi que ses affaires judiciaires en cours.
S’en suit les deux premiers feats de l’album. Réunissant d’un coté Dababy et Quavo, et de l’autre Future et JetsonMade. Le Migos rejoint d’abord Baby pour le morceau « Pick Up ». Si encore une fois le flow reste assez similaire pour Dababy, la prod prend le pas sur le tout. Entrainante, dansante, le titre est porté par des basses fortes et une légère flute. Avant de prendre tournure beaucoup plus rappé lorsque Quavo rentre sur l’instru. Le Migos débarquant sur le morceau comme lors des belles années YRN du groupe. LIGHTSKIN SHIT au côté de Future et JetsonMade rentre un peu dans le même registre que « Pick Up ». Dababy pose les bases avant de laisser Hendrix surfer sur l’instru à sa guise, évoquant son train de vie et ses multiples conquêtes. « My bitch in the trap with a mask on, I just flippe two dimes in the restroom ».
Bien que plus introspectif qu’à l’accoutumé, « TALK ABOUT IT » ne fera pas mouche. Le morceau n’étant qu’un titre de plus de Baby où son flow rapide et saccadé prend une place importante. Même son de cloche pour « SAD SH*T ». Le refrain chanté permet d’alléger quelques peu l’album qui se résument avant ça à une sorte de course entre le flow de Dababy et lui même. Un morceau se rapprochant plus de la vibe « Hendrix » de Future que du registre habituel du rappeur de Charlotte. Si il faut saluer l’effort du refrain, paradoxalement, la meilleur partie du morceau reste quand DaBaby fait du DaBaby.
Toujours dans un registre très musical, on découvre « FIND MY WAY ». Un morceau où il alterne entre rap doux et musical, et un flow très technique. On ressent pour la première fois de l’album un Baby très introspectif, évoquant ses maux et blessures sous une mélodie de guitare. « I’m just a n***a with a broken heart tryna find my way back home ». Un titre où le rappeur flirt parfaitement entre flow doux et technicité. Une ode à l’impuissance d’un homme auquel tout sourit ou presque. Sans aucun doute l’une des plus belles réussites de l’album.
On arrive enfin à notre coup de coeur. Si Dababy a invité près d’une dizaine d’artiste, il y en a bien un qui aura tiré son épingle du jeu. Rockstar offre une nouvelle fois un Baby émotionnel et évoquant sa vie sans détoure. Au côté de Roddy Rich, ils signent tous les deux la meilleur collaboration du projet. Il adresse même une ligne sur la triste affaire de 2018 où il avait abattu, devant sa fille, un homme voulant le braquer. « PTSD, I’m always waking up in cold sweats like I got the flu ; My daughter a G, she saw me kill a n***a in front of her before the age of two« .
Comme KIRK, Blame It On Baby met en vedette certains des plus grands noms du rap. Si Roddy Ricch s’acquiert le meilleur titre sur « Rockstar ». DaBaby et NBA Youngboy partagent une énergie cinétique passionnante sur « Jump », le genre que la plupart des feats du projet manquent. C’est le cas de « Nasty » avec Megan Thee Stallion et Ashanti qui n’a pas le même potentiel tueur que « Cash Sh*t » sorti l’an dernier.
Dans l’ensemble, « Blame It On Baby » reste une bonne suite à Kirk. Si on peut regretter la redondance de flow dont il fait preuve. Le style, la voix, et la présence du rappeur sur les titres permettent de combler cette lacune particulière. Si certains morceaux se ressemblent, d’autres sont aux antipodes de ce que l’on pouvait trouver sur Kirk. Notamment « Rockstar » et « Find My Way ».
Les détracteurs de DaBaby pourraient ne pas être convaincus avec » Blame It On Baby », mais ce dernier projet réussit tout de même à propulser l’élan du rappeur . Et ceux, même lorsqu’il est en confinement . Une fois cette pandémie terminée, attendez-vous à ce que DaBaby soit l’un des premiers à sortir du bloc.
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