Avec Une main lave l’autre, Alpha Wann s’est clairement positionné comme le rappeur le plus technique de France. Entre flow, rimes et punchlines, retrouvez les 10 plus grosses phases de Philly Phaal sur UMLA.
10. « Avec mon frolo Hologram plein de tasses nous follow, On fait ça classique comme un solo d’Bach dans la sono, La décapotable perd la tête comme dans Sleepy Hollow » (Flamme Olympique)
Alpha Wann est très fort en rimes, et ici, la répétition de la sonorité « O-O » s’imbrique parfaitement dans le flow de Philly Flingo. Et la punchline de fin est sublime.
9. « Leur musique c’est du bruit qui m’dérange comme le voisin quand il tape sa meuf » (Stupéfiant et noir)
Oui, l’auteur des trois mixtapes Alph Lauren lâche aussi du lourd niveau textes. Voilà une grosse punchline pour terminer le son « Stupéfiant et noir », premier extrait de l’album. Alpha Wann assimile la musique de la concurrence aux cris de sa voisine, un bruit chiant, physiquement comme mentalement.
8. « Du jamais vu, comme un manchot édenté qui s’en mort les doigts » (Infinit sur Le tour)
C’est une petite surprise de l’album: un morceau entier (excepté le refrain) d’Infinit, proche d’Alpha Wann. Et le rappeur confirme à Phaal qu’il a eu raison de lui laisser faire « Le tour » de la ville seul. Il enchaîne les punchlines, dont celle-ci,. Il faut à l’auditeur quelques secondes pour y repenser et comprendre que le génie se cache sous ce manchot édenté.
7. « Y’a ceux qui s’moquent des bleus, y’a ceux qui smokent des blunts; Y’a ceux qui pop le champ’, y’a ceux qui pop les guns » (Cascade)
Même sur un morceau plus posé comme « Cascade », Alpha Wann ne peut pas taire sa technique. Ici, les rimes s’entrechoquent: blunts et guns sont deux mots anglais au même son, mais s’moquent et smokent… Très fort. Et tout ça en terminant sur une comparaison entre vrais et faux gars, qui utilisent tous deux le verbe « pop ».
6. « Les p’tits se croient à Compton, ils ont des marteaux comme Thor, pour gagner ils ont besoin d’olive comme… Tom » (Olive et Tom)
En voyant le titre de la piste, on pense au manga sur le foot. Alpha Wann retourne tellement ça dans le refrain que toute la chanson évoque le mal-être des petits en banlieue. Au-delà du jeu de rimes spectaculaire (Compton, comme Thor, comme Tom… O-Dog…), c’est le message et le jeu de mots qui est incroyable. L’olive, soit une certaine qualité de shit, porte le même nom que le coéquipier de Tom dans le manga. Et comme lui, les petits ont besoin d’olive pour gagner, de l’argent ou un match. Sublime.
5. « Un moteur de Raptor j’brise, les rapports comme les renois de Stamford Bridge, j’ai la forme j’brille, prend un chewing-gum quand tu m’abordes biiitch ! » (Starsky & Hutch)
Point de punchline ici, juste un flow extraterrestre et des rimes encore jamais entendues. La voix lancinante, pleine de flegme, d’Alpha Wann donne encore un truc en plus à la phase, un truc de PIMP à la Snoop. Et c’est renforcé par la posture qu’il prend auprès des meufs. Il est exigeant, le Don !
4. « C’est moi qui sait le faire le mieux, pas besoin de faire le bilan, je fais taire le milieu, comme un jeune Ronaldo à l’Inter de Milan » (Flamme olympique)
C’est une phase qui m’a littéralement coupé le souffle. Le temps de se rendre compte que Phaal prépare une rime croisée (i-eu, ilan), il nous livre un double-sens exceptionnel entre le rap et le foot.
3. « Fables, bluff, que du crack; Mes fans veulent que du rap; Mais Phaal veut que du Ralph; Les femmes veulent que tu raques;
Si c’est dans l’budget, ma femme aura les diamants; Mais j’peux la laisser sur l’bûcher, éplucher son amant ! » (Langage crypté)
Deux phases pour le prix d’une ! La première est évidemment la plus dingue. Le même flow incroyable sur quatre mesures, avec le même jeu de rimes sur chaque phrase… Le pire, c’est qu’on peut même y trouver des rimes embrassées, avec crack et raques. Et dans la phase qui suit, là aussi, les rimes internes fusent… C’était tellement bon que j’ai décidé de la laisser.
2. « Pas de rap platonique, que d’la frappe atomique sur la track; Appelle-moi Trapattoni, je leur donne des entraînements sur la trap ! » (La lumière dans le noir)
En écoutant ça j’étais encore une fois bouche bée, en souriant, tellement le gars est fort et m’a surpris ! La répétition de syllabes en « ra » qui renvoient aux rimes « track » et « trap » c’est déjà lourd. Mais quand les rimes internes font quatre syllabes et riment aussi avec les mots de fin de phrase… Et c’est pas fini ! Aller chercher le nom du coach Giovanni Trapattoni pour la trap… Parce qu’Alpha Wann est tellement bon qu’il donne des entraînements aux autres… Je tombe.
1. « Tu l’appelles mère patrie… Je l’appelle dame nation ! » (Le piège)
Mais le rappeur de l’Entourage m’a achevé dès l’intro. C’est LA phase que tout le monde a retenu. Présente dès les premières secondes du disque, elle est juste parfaite, nous choque, nous laisse les bras ballants. Je ne l’explique même pas, je laisse les rappeurs être dégoûtés du niveau, les auditeurs être déjà déçus parce qu’ils n’entendront rien de tel jusqu’au deuxième album du monsieur…
La phrase est même suivie d’un gros pull-up. Cette tuerie en 10 mots le mérite. Alors voici le début de l’album d’Alpha Wann, et courez vite l’écouter. Il en va de la santé de votre nuque.
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