Prévu pour le 7 octobre, « Relic », de la réalisatrice australienne Natalie Erika James fait déjà beaucoup parlé. Le film a séduit lors du festival Sundance, et à raison.
Pour son premier long-métrage, Natalie Erika James frappe fort, et bien. Produit, entre autres, par l’acteur Jake Gyllenhaal et les frères Russo, ce premier film est très attendu. Avec déjà quatre courts-métrages à son actif, tous dans le style horrifique, la réalisatrice australienne s’inspire, en long format, de l’une de ses précédentes réalisations, « Creswick ».
Les mêmes thèmes sont explorés entre « Creswick » et « Relic ». Ceux de la solitude, de la démence et des relations familiale. Dans « Creswick », c’est un père, veuf et menuisier à ses heures perdues, qui sent une présence dans sa maison. Dans « Relic », c’est une grand-mère, veuve et seule, qui ressent également une présence non-amicale chez elle. L’héroïne de « Creswick » porte le même prénom que la petite fille dans « Relic », Sam.
Ce dernier va plus loin. Car plus qu’un film d’horreur, c’est un thriller psychologique qui nous met face à notre contexte familial, à la solitude de nos aînés, de ce que cela occasionne sur eux.
Une histoire simple qui parle à tout le monde
Petit résumé. Kay et sa fille Sam, doivent retourner dans sa maison d’enfance, car sa mère, Edna, a disparu. Personne ne la vue, elle n’a donné aucune nouvelle depuis une semaine. La fille et la petite fille arrivent donc dans cette immense maison que la grand-mère occupe seule, depuis le décès de son mari.
Trois jours durant, elles cherchent Edna dans la maison et dans les bois, sans succès. Toutefois, elles entendent des bruits dans la maison, et plus particulièrement à l’intérieur des murs. De plus, ceux-ci semblent pourrir. De grandes traces noires apparaissent sur ces murs, sans aucune raison apparente. Après trois jours, la grand-mère réapparaît un matin, pied nus et sale, mais ne veut pas dire où elle était. Elle ne semble pas s’en souvenir. Elle ne semble pas avoir de séquelles a part un bleu sur la poitrine, rien d’anormal à signaler.
Kay et Sam restent tout de même pour garder un œil sur elle. Les bruits dans les murs se font plus forts. C’est dans le dernier tiers du film que l’horreur et la violence se font véritablement sentir. Une violence psychologique d’abord, puis une violence physique et enfin une horreur visuelle impressionnante. Une nécrose totale qui n’épargne personne. Ni Edna, ni Kay, ni Sam, ni la maison. Une fin horrifique et touchante à la fois.
Une génération laissée à l’abandon
Outre le jeu des trois actrices principales – Emily Mortimer, Robyn Nevin et Bella Heathcote – simple et efficace, c’est surtout Robyn Nevin Nevin, qui joue Edna, qui prend la lumière. Un rôle de grand-mère seule, qui semble à la fois malade et en pleine santé, proche de la démence et totalement consciente de ce qui se passe autour d’elle.
Ce film représente aussi un conflit de générations. Une fille qui ne prend plus de nouvelles de sa mère pendant plusieurs jours, car elle est submergée par le travail. Sur la forme, les amateurs apprécieront le clin d’œil au classique « Ring » d’Hidéo Nakata.
L’un des seuls éléments dérangeant du film est son fond sonore. Tout bon film d’horreur se doit de jouer sur l’ambiance pour faire monter la tension, mais dans ce cas, c’est trop. Peu de répit. Toutes les cinq minutes la musique vient pour prévenir d’un éventuel danger. Il manque donc un ou deux effets de surprise, à cause de ce fond sonore. C’est peut-être le seul défaut du film.
Si « Relic » ne révolutionne pas le genre de l’horreur, il mêle avec réussite thriller psychologique, drame et horreur. Ce qui fait de lui un excellent film, quel que soit son genre.
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