Avec l’arrivée de DeMarcus Cousins à Golden State, les Warriors, déjà trois fois champions en quatre ans, apparaissent comme les invincibles favoris cette saison. Mais la signature de LeBron James à Los Angeles a redéfini l’équilibre de la NBA, et quelques talentueux contenders pourraient en profiter. Tour d’horizon de la saison à venir.
Le far-west et sa constellation de stars
Un cinq majeur de All Stars. C’était du jamais vu jusqu’à cette saison, chez les Golden State Warriors, champions en titre et déjà l’une des meilleures équipes de l’Histoire. En plus de Stephen Curry, double MVP et meilleur shooteur de tous les temps, Klay Thompson, capable de mettre 36 points en un quart-temps, Kevin Durant, l’un des deux meilleurs joueurs du monde, et de la plaque tournante Draymond Green, c’est DeMarcus Cousins qui rejoint l’armada de la baie d’Oakland. Considéré par beaucoup comme le meilleur pivot de la NBA, « Boogie » n’a signé qu’un contrat minimum. Juste le temps de se remettre de sa blessure, lui qui ne refoulera les parquets qu’en 2019. Entre-temps, nul doute que les Warriors écraseront déjà la concurrence, même si cette dernière s’améliore aussi d’année en année.
Les Houston Rockets du MVP 2018, James Harden, feront d’ailleurs encore figure d’épouvantail cette saison. C’est sans Chris Paul qu’ils furent difficilement sortis par les Warriors en finale de conférence (4-3). Aux côtés des deux formidables arrières prendra place Carmelo Anthony, auteur de performances moyennes depuis plusieurs saisons. Mais ce renfort se paye: cette intersaison, les Rockets ont perdu d’excellents lieutenants, comme Trevor Ariza, qui leur avaient permis de se hisser au sommet de l’Ouest.
Le Thunder de Russell Westbrook et de Paul George, lui, mise sur la continuité. Le départ de Melo n’est pas une si grande perte dans cet effectif profond et talentueux. Le meneur ultra énergique, qui vient d’accomplir l’exploit historique d’achever deux saisons NBA de suite en triple-double mène peut-être le principal concurrent des Warriors pour la saison à venir. Nul doute que Paul George, qui vient de resigner pour DUREE MONTANT, haussera encore son niveau de jeu en attaque, lui qui faisait déjà partie de la discussion pour être défenseur de l’année dernière. La présence de joueurs de devoir, dont Steven Adams est le meilleur représentant, est un autre point fort d’Oklahoma.
D’autres bonnes équipes ont traversé l’été sans changer la base de leur roster. Les Blazers de Portland, étonnants troisièmes en fin de saison régulière mais sèchement éliminés (4-0) par les Pelicans au premier tour des Playoffs, gardent leur fabuleux duo extérieur Damian Lillard – C.J. McCollum. Si le premier cité, CLASSEMENT au classement du MVP 2018, a réitéré son envie d’aller loin sous le maillot des Trailblazers, il faudra cependant que la franchise franchisse un cap cette année, sous peine de voir « Dame Dolla » quitter le navire.
Quant au Utah Jazz de Rudy Gobert et de la détonante révélation Donovan Mitchell, il peut prétendre à l’une des quatre premières places de la conférence. Avec le Français – défenseur de l’année – dans la raquette et le quasi-rookie de l’année (deuxième après Ben Simmons), Utah a gardé son identité. Altruiste et défensivement excellente, la franchise veut désormais s’établir comme une place forte de l’ouest, durablement.
C’est le même défi qui attend Denver. Malheureux neuvièmes lors du dernier match de la saison, les Nuggets peuvent compter sur un très riche effectif. Avec les bonnes surprises que sont Gary Harris et Jamal Murray sur la ligne arrière, un banc efficace et le retour de Paul Millsap au poste 4, il y a vraiment de quoi entourer la pépite serbe des Rocheuses, Nikola Jokic. Le pivot de 23 ans est la véritable plaque tournante de l’équipe et pourrait devenir l’un des meilleurs joueurs de NBA la saison prochaine.
Contrairement à ces équipes, d’autres ont chamboulé leurs rosters cet été pour tenter un coup dans l’âpreté de la conférence. C’est le cas des Spurs de San Antonio. L’équipe texane, devenue mythique grâce aux légendes qu’étaient David Robinson, Tim Duncan, Tony Parker et Manu Ginobili, doit désormais repartir de l’avant. La perte de Kawhi Leonard est compensée par l’arrivée de DeMar DeRozan, et LaMarcus Aldridge est toujours dans la peinture pour essayer de maintenir les Spurs sur le toit de la NBA.
Mais la concurrence pour les playoffs s’annonce déjà dure. Les Pelicans de la Nouvelle-Orléans, malgré la perte de DeMarcus Cousins et de Rajon Rondo (remplacés par Julius Randle et Elfrid Payton), veulent croire à la qualification. Tout est possible quand l’on possède peut-être le plus gros talent intrinsèque de la NBA, le monstre Anthony Davis. Mais c’est bien à Los Angeles que le meilleur joueur du monde a débarqué cet été, et les Lakers accèderont vraisemblablement à la postseason avec le « Chosen One » à la baguette.
Nombre d’équipes ne se font déjà pas beaucoup d’illusions sur leur sort. Victimes du niveau hallucinant de l’Ouest, les Minnesota Timberwolves devraient finir dans le ventre mou du classement, d’autant plus que Jimmy Butler souhaite urgemment être transféré. Ils y retrouveront les Memphis Grizzlies et leur paire Mike Conley – Marc Gasol qui est à bout de souffle, ainsi que les Clippers, en phase de reconstruction. Les Mavericks de Dallas, enfin, accueilleront dans leur cinq la sensation slovène Luka Doncic. Vainqueur de l’Euro, du championnat espagnol et de l’Euroleague cette année avec le Real Madrid (en étant élu à chaque fois meilleur joueur et meilleur espoir), l’arrière de 19 ans seulement prendra place aux côtés de l’explosif Dennis Smith Jr. et du fraîchement arrivé DeAndre Jordan.
En bas du tableau de la conférence (et de la NBA tout court), on retrouvera sauf grosse surprise les Sacramento Kings, ainsi qu’une équipe qui devrait faire parler d’elle dans quelques années. Les Suns de Phoenix, avec leur star Devin Booker et leur pivot numéro un de draft DeAndre Ayton, possèdent en effet une base très talentueuse, mais ce sera insuffisant cette saison.
Le talent se lève à l’Est
Cela fait quelques saisons que la conférence Est a grise mine face aux cadors de l’Ouest. Mais le départ de LeBron James, qui a monopolisé les finales NBA ces huit dernières années, ouvre une nouvelle perspective à l’Est. D’autant plus que les jeunes joueurs talentueux y pullulent.
L’équipe la plus représentative de cette relève est Boston. Les Celtics, deux fois finalistes de conférence et deux fois éliminés par le Cleveland du King, ont failli accéder aux Finales en mai dernier. L’effectif des Verts regorge de jeunes basketteurs prometteurs: Jaylen Brown, Marcus Smart, Terry Rozier, ou encore l’étonnant Jayson Tatum, 20 ans mais déjà mature, que ce soit sur le plan mental ou technique. Avec des stars telles que Kyrie Irving, Gordon Hayward et Al Horford pour encadrer l’équipe, Boston est le favori naturel de la conférence.
Mais un peu plus bas, sur la côte atlantique, la Liberty Bell de Philadelphie sonne la révolte en NBA. Les Sixers, avec leurs deux énormes espoirs que sont Joel Embiid et Ben Simmons, peuvent légitimement prétendre au podium à l’Est. L’intégration de Markelle Fultz, numéro 1 de la draft 2017, sera un atout de plus pour la franchise, éliminée 4-1 par les Celtics la saison dernière.
Les Raptors de Toronto, qui ont remplacé DeMar DeRozan par Kawhi Leonard, l’un des tous meilleurs joueurs de la Ligue avant sa blessure, font aussi partie des favoris à l’Est.
Juste après ce trio de favoris se trouve un peloton de bonnes équipes qui doivent prouver qu’elles ont les moyens de leurs ambitions cette saison. Indiana, sensation du dernier exercice, essaiera de rééditer ses performances autour d’un Victor Oladipo en feu. Les Bucks de Milwaukee, malgré quelques doutes sur leur efficacité, pourront compter sur leur « Greek Freak », Giannis Antetokounmpo, qui fera assurément partie des discussions pour le titre de MVP. Washington, malgré sa grosse traction arrière John Wall – Bradley Beal, a l’habitude de décevoir. Le recrutement du capricieux Dwight Howard dans un vestiaire déjà compliqué à gérer peut être à double tranchant pour les Wizards.
Plus bas, quelques équipes lutteront pour les dernières places en playoffs. Le Heat de Goran Dragic et Hassan Whiteside se place en bonne position pour rafler la mise, comme les Pistons de Detroit, emmenés par leur grosse raquette Blake Griffin – Andre Drummond. Quant aux Cavs de Cleveland, orphelins de LeBron James pour la deuxième fois, ils tenteront tant bien que mal de se qualifier en postseason, même si Kevin Love pense que les Cavaliers font encore partie des favoris. Les Chicago Bulls, qui possèdent une bonne base de jeunes, les Charlotte Hornets, emmenés par Kemba Walker et Nicolas Batum (ainsi que Tony Parker !) et les Brooklyn Nets peuvent aussi y croire.
Discussion about this post